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Rencontre avec Etienne Zeller 


La France accueillera pour la première fois de son histoire, les Championnats d'Europe FEI de Dressage, un événement majeur qui se déroulera à Jiva Hill Stables à Crozet du 27 au 31 août 2025.

Dans ce contexte, nous avons eu le plaisir d'interviewer Etienne Zeller, Président de Jiva Hill Stables et du Comité d'Organisation Crozet 2025. 


Absolument. J’ai eu la chance de tomber dedans très jeune. Depuis tout petit, j’ai toujours eu envie d’être au contact des chevaux.
Il a fallu attendre l’âge de 9 ans pour recommencer à monter à poney. Et puis, très vite, dès que j’ai pu monter de façon plus régulière, vers 15, 16 ans, j’ai eu la chance de croiser le chemin d’Antonella Joannou et de Véronique Fabre, qui m’ont encouragé à me tourner vers le dressage plutôt que l’obstacle. Donc, ça s’est fait assez naturellement.

Alors, c’est un sport très exigeant, mais aussi extrêmement gratifiant. Ça demande beaucoup de patience, un entraînement constant et des années de pratique.

Ce que je trouve merveilleux dans l’équitation, c’est vraiment cette relation qu’on crée avec l’animal. Le cheval, ou parfois même deux chevaux, sont des partenaires qui partagent énormément avec nous. Ils sont très apaisants, et ils nous offrent beaucoup.

Avec de la persévérance, on peut construire quelque chose de vraiment exceptionnel avec eux.

Alors, il y a plusieurs qualités importantes, mais je pense que la principale, c’est le calme. Le respect de l’animal, aussi. Et bien sûr, la persévérance. Avec la force, on n’arrive à rien. Il faut vraiment comprendre que c’est non seulement un effort physique, un véritable exercice sportif, à la fois pour le cheval et pour le cavalier, mais également un travail de communication et de compréhension avec l’animal. Ça nous apprend énormément. Je crois que ça nous enseigne le respect, l’humilité, et le fait de ne pas se décourager si les résultats ne viennent pas immédiatement.

Alors, pour les chevaux, on a besoin de plusieurs qualités. Une des qualités vraiment importantes en dressage, c’est d’avoir des chevaux à l’écoute de leur cavalier, capables de se concentrer, et qui ne se laissent pas facilement effrayer. Il ne faut pas oublier que le cheval est un animal qui réagit instinctivement par la fuite, donc tout le travail de mise en confiance est essentiel. Si on a des chevaux en confiance, attentifs et réceptifs à leur cavalier, ça nous aide énormément dans la pratique du dressage.

Alors, le travail, c’est un processus très long, qui commence avec le débourrage des chevaux vers l’âge de 4 ou 5 ans. C’est un travail qui s’étale sur de nombreuses années et qui demande de développer à la fois la musculature et la souplesse du cheval. Le travail quotidien se fait en harmonie avec lui, dans le respect de son rythme, pour renforcer son corps, améliorer sa souplesse et, au final, lui permettre d’exécuter les figures de manière fluide, simple et confortable.

Alors, les championnats d’Europe, c’est quelque chose qui s’organise normalement trois ans à l’avance. On soumet notre candidature à la Fédération Équestre Internationale trois ans avant la date prévue, et les championnats sont généralement attribués deux ans avant leur tenue. À l’origine, ils devaient être organisés ailleurs en Europe, mais l’organisateur a décidé, au dernier moment, d’annuler l’événement. De notre côté, au mois d’août dernier, on a pris la décision de déposer une candidature. Celle-ci a été officiellement déposée en octobre, et en décembre, on nous a attribué l’organisation, avec beaucoup de joie. À partir de là, il ne nous restait plus que neuf mois pour préparer des championnats qui, normalement, se préparent sur deux ans.

Au Jiva Hill, on a beaucoup de chance. D’abord, on bénéficie d’un cadre extraordinaire, au pied du Jura, entre Genève et les montagnes, entouré de verdure et de nature. C’est un lieu qui est spacieux, sans être trop vaste. Une fois le concours organisé, tout est à proximité. Pour les cavaliers comme pour les spectateurs, c’est très confortable : on peut accéder facilement à tous les lieux de la compétition, sans avoir besoin de faire de longs déplacements.

Alors, j’ai la chance d’être le président de ce concours. Mais avant tout, je pars du principe que je suis plutôt un chef d’orchestre. Mon rôle, c’est de motiver toutes les équipes. Ce n’est pas mon championnat, c’est celui de tous. Ici, on forme une grande famille, et on est très nombreux à travailler sur cette manifestation. Mon rôle, c’est vraiment de coordonner les équipes et de donner à chacun l’envie de contribuer à la réussite du plus bel événement possible.

Alors, contrairement à un concours traditionnel, on attend beaucoup plus de spectateurs pour les championnats. On espère accueillir jusqu’à 3'000 personnes par jour, ce qui correspond à la capacité de nos tribunes. L’événement s’étalera sur plusieurs journées de compétition : dès le mercredi, puis le jeudi, le vendredi, et enfin le dimanche.

Alors, c’est intéressant de comparer un CDI 5 étoiles à un championnat. Sur le plan sportif, on est pratiquement sur la même configuration, avec les mêmes épreuves et souvent les mêmes cavaliers. Ceux qui montent en 5 étoiles sont les mêmes qui participent aux championnats d’Europe ou aux Jeux olympiques. Donc, il n’y a pas de grande différence à ce niveau-là. La vraie différence se situe plutôt dans les infrastructures et dans l’accueil du public. Pour un championnat, on attend beaucoup plus de visiteurs qu’à un concours traditionnel, ce qui implique des installations plus importantes.

Alors, tous les chevaux, qu’ils soient destinés au saut d’obstacles ou au dressage, suivent à la base un travail assez similaire. On leur apprend d’abord les fondamentaux : à accepter la présence de l’être humain sur leur dos, à se déplacer aux différentes allures, et à établir une bonne connexion avec le cavalier. Là où ça devient plus spécifique, c’est lorsqu’il s’agit de savoir si le cheval a les qualités pour évoluer vers le haut niveau. Et ça, on ne peut le découvrir qu’au fil du temps, au fur et à mesure du travail. C’est généralement autour de l’âge de 6, 7 ou même 8 ans qu’on commence à voir si le cheval a les capacités physiques et mentales pour continuer en dressage de haut niveau. C’est un peu comme chez les humains : tout le monde ne peut pas courir un marathon ou jouer au tennis à un niveau professionnel. C’est donc quelque chose qui varie beaucoup d’un cheval à l’autre.

Le dressage moderne et le travail avec les chevaux ont beaucoup évolué ces dernières années, en particulier en ce qui concerne le bien-être animal. Il faut savoir que c’est une passion, non seulement pour moi, mais pour l’ensemble des cavaliers. On aime nos chevaux par-dessus tout, et on fait tout pour qu’ils soient bien, qu’ils aient une vie confortable. Nos chevaux sont suivis de très près, non seulement par un vétérinaire de manière régulière, mais aussi par des physiothérapeutes et des ostéopathes. Ils voient également le dentiste chaque année, pour s’assurer que leur dentition est en bon état. On travaille aussi avec des nutritionnistes, tout au long de l’année, pour adapter leur alimentation à leurs besoins. Et surtout, on les sort le plus souvent possible : ils vont au parc, partent en balade… Le travail avec les chevaux, ce n’est pas seulement l’entraînement aux figures de dressage. C’est un travail quotidien, complet, basé sur la relation avec l’animal. Et je crois que c’est ça, le plus important. Les cavaliers ont un amour inconditionnel pour leurs chevaux, et ils font tout pour qu’ils soient en forme et heureux.
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Propriétés équestres